Cette machine britannique répare un nid-de-poule en huit minutes

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Avouez, notre bonne vieille Mère Nature semble souffrir de ménopause. Un jour, sa belle météo printanière est avec nous, l’autre jour, c’est le froid et la neige qu’elle nous envoie. Mais à un moment donné, c’est immuable, le chaud soleil sera de retour et les fleurs écloront dans les champs verdoyants revigorés par la fonte des neiges. Déjà, un signe annonciateur de cette transformation: nos routes se pavent d’inévitables nids-de-poule.

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Ah, ces nids-de-poule… Trop gros pour être évités, trop nombreux pour être contournés et trop coûteux, semble-t-il, pour que les gouvernements et les municipalités parviennent à les réparer. Chaque année, les automobilistes se plaignent du carnage qu’ils occasionnent à leurs pneus et à leurs jantes; chaque année, il n’y a rien d’autre à faire, semble-t-il, que d’endurer.

Rien, vraiment? Pas si l’on en croit une compagnie britannique appelée JCB. En effet, cette entreprise d’équipements lourds soutient qu’elle a mis au point une machine qui peut, avec un seul opérateur, réparer un nid-de-poule en aussi peu que huit minutes.

Je répète: huit minutes par nid-de-poule. C’est de six ou sept nids-de-poule par heure – voire 60 et même plus au quotidien, selon les temps de déplacement entre chaque réparation.

Confiez à un opérateur de nuit cette machine-miracle qui ressemble à une grosse excavatrice et c’est une centaine de nids-de-poule qui pourraient être réparés – chaque jour.

Pas besoin d’une formation poussée en génie civil pour comprendre que huit minutes, c’est beaucoup plus rapide que ce qu’une équipe canadienne typique met en moyenne pour réparer un nid-de-poule. D’ailleurs, voyez dans la vidéo ci-dessous comme le boulot semble simple et moderne, comparé aux techniques actuelles…

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Certes, comme les flocons de neige qui les causent (les nids-de-poule sont la résultante de l’expansion de l’eau gelée sous la surface de l’asphalte), il n’y a pas deux nids-de-poule identiques. Quand même: la vidéo produite par la compagnie démontre que le travail de réparation de près de deux heures mené par une équipe de quatre employés utilisant la pelle et le marteau-piqueur n’a demandé, pour un nid-de-poule similaire, que 13 minutes au Pothole Pro. Euh… a-t-on besoin de souligner que l’équipe susmentionnée a sans doute travaillé à la vitesse de «Hé, on nous filme, les Boys», non pas au traditionnel rythme syndical?

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Cette rapidité d’exécution ne consiste pas non plus en un simple largage d’asphalte chaud dans la crevasse, pour ensuite compresser le tout. Bien au contraire, le Pothole Pro est, dit-on, le maître de la solution à long terme, puisqu’il effectue toutes les étapes nécessaires à une réfection routière durable, tel que recommandé par le Ministère des Transports du Québec dans son plus récent Guide des bonnes pratiques de réparation des nids-de-poule.

Ainsi, une «raboteuse» large de 600 millimètres dégage tout le bitume autour du trou. Ensuite, une cisaille hydraulique coupe toute la zone en une belle aire carrée, ce qui facilite l’uniformité du remplissage et, éventuellement, toute réparation ultérieure. Enfin, un aspirateur (avec dépoussiéreur intégré, rien de moins!) balaie la surface à réparer, de manière à ce qu’elle soit entièrement propre – un essentiel dans l’ABC de la bonne réfection routière, dixit encore le MTQ.

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Non contente de nettoyer et de recueillir tout l’asphalte meuble, cette brosse permet de récupérer les matériaux, pour un éventuel recyclage. En somme, la seule chose que ce Pothole Pro ne fait pas, c’est de remplir le trou d’enrobé chaud, puis de compresser le tout, mais … n’est-ce pas là la partie la plus facile du boulot?

L’entreprise anglaise affirme que son innovation peut reconstruire de vastes superficies allant jusqu’à 12 mètres carrés en aussi peu que huit minutes. Si l’on compte (cette fois) le temps nécessaire aux déplacements entre chaque réfection, le Pothole Pro peut, dit-encore JBC, réaliser quelque 20 résurrections routières en une seule journée de huit heures.

Mieux encore: malgré un coût d’acquisition supérieur à 270 000$ canadiens (165 000£) , la super-machine britannique permettrait de réduire jusqu’à moitié (50%) le coût de réparation par nid-de-poule.

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Surtout, elle promet une réparation à long-terme (si quoi que ce soit dans la réparation de nos routes canadiennes peut en effet être qualifié de durable…), versus ces autres remplisseurs de nids-de-poule automatisés qui se trouvent déjà sur le marché municipal. Par exemple, les villes de Toronto et d’Ottawa ont fait grand bruit, ces dernières années, en testant l’appareil de pavage automatisé de Python.

Sauf que cette machine ne fait que jeter du nouvel asphalte dans les nids-de-poule existants, sans le découpage, le recadrage et le brossage susmentionnés. Certes, le Phyton compresse le matériau chaud versé dans l’irrégularité routière, ce que ne fait pas le Pothole Pro, mais sans la préparation recommandée par les autorités et les experts, pareille réfection risque de ne pas être aussi tenace.

Jusqu’à présent, les ventes du Pothole Pro ont été limitées au Royaume-Uni, mais la compagnie affirme que les éloges des clients actuels l’encouragent à élargir ses horizons. Même ceux et celles qui, comme moi, sont des fans de la budgétisation pondérée seront sûrement d’accord pour dire que nos gouvernements provinciaux et municipalités canadiennes auraient tout avantage à investir dans l’achat de quelques-uns de ces… hot rods.